La population malgache a quadruplé en un siècle. Le bois est la source d’énergie traditionnelle à Madagascar. D’après une étude du Ministère des Eaux et Forêt, la demande a triplé durant ces trente dernières années passant de 200 000 à 600 000 tonnes par an.
Le bois est un combustible économiquement viable et encore largement répandu à Madagascar, mais pour combien de temps encore et à quel prix pour une flore et une faune qui comptent parmi les joyaux de la biodiversité mondiale ?
Enquête 2007 sur les problématiques environnementales
Depuis le mois de décembre 2007, l’étude de faisabilité du projet a mis en évidence un certain nombre de problématiques :
- Déforestation de l’environnement par la population 1,65 ha/habitant/an
- Valorisation faible de la matière organique
- L’assainissement inexistant est la cause de nombreux problèmes de santé publique : nuisibles, maladies, mauvaises odeurs…
- Faiblesse des rendements agricoles face à l’ampleur du labeur
- Conditions de vie difficile, sans confort, grande pauvreté
- L’atmosphère de la cuisine avec le bois de chauffe est toxique, pour les yeux et les poumons des familles, d’après l’OMS, cette pratique est à l’origine de 11 000 décès par an sur Madagascar.
Une technique innovante : le biogaz
Le biogaz est un combustible alternatif au bois de chauffe. La fermentation (absence d’oxygène) de la matière organique produit un gaz : le méthane. Cet hydrocarbure se forme naturellement dans les marais, les champs inondés ou les décharges. Cette réaction naturelle peut être provoquée dans un milieu clos, appelé biodigesteur (BD), au profit du plus grand nombre et de l’environnement. La production est simple, innovante et peut facilement se vulgariser à tout le pays.
Le biogaz, outil de développement durable
85 % des foyers malgaches cuisent leurs repas au bois ou au charbon de bois. Contrairement à cette énergie traditionnelle, la combustion du biogaz ne produit pas de fumée, son utilisation provoque un assainissement de l’air, de l’eau et du sol par recyclage de la matière organique. Pour la communauté malgache, c’est une amélioration significative des conditions sanitaires pour les foyers équipés. De plus, la corvée de bois est souvent à la charge des enfants ou des femmes, l’adoption du biogaz permet de gagner quotidiennement du temps pour développer des activités génératrices de revenus.
Cette solution technique peut être étendue sur tout le territoire de Madagascar. Les conditions climatiques exceptionnelles de Madagascar permettent d’envisager une diffusion à l’échelle nationale de ce procédé. La recherche porte sur les matériaux offrant les meilleurs rapports coût/avantage pour une large diffusion. Les travaux de recherche de l’association JIRO portent aussi sur une valorisation optimale des résidus de la fermentation afin d’augmenter les bénéfices économiques pour l’utilisateur en rejetant dans l’environnement une eau déchargée de toute forme de pollution organique.
Le biodigesteur de l’association Jiro
Le biogaz ne demande ni appareillage électronique, ni batterie, mais un réservoir hermétique de 5 à 10 m³ appelle biodigesteur. Alimenté quotidiennement en recyclant la matière organique, le biodigesteur peut produire entre 1 et 2 m³ par jour plus un volume de matière fertile. Les conditions climatiques et la nature de l’alimentation font varier la quantité de biogaz produite.